Les profs de ma vie

Juin 2025

Chaque fois qu’il est question de Ces profs de ma vie et autres belles histoires d’éducation dans les divers médias, il semble qu’un grand nombre de gens éprouvent eux aussi le besoin de parler d’enseignants qui ont marqué leur parcours. Les Éditions Binôme vous offrent ici l’occasion de le faire, dans la section « Commentaires » qui suit ce texte. Je me lance pour briser la glace, et je vous invite à évoquer vous aussi les profs de votre vie.

Robert Paré, cofondateur et éditeur, Éditions Binôme

Le regretté Gaétan Bonin, prof de 6e année à l’école Saint-Jean-Bosco, a été le premier à laisser de la place à notre créativité et à nos questionnements à une époque où l’éducation et les éducateurs commençaient à s’émanciper, dans le sillage du rapport Parent. Aujourd’hui, Gaétan serait probablement dans la nature avec ses élèves à stimuler leur curiosité et écouter leurs rêves.

Mes années de secondaire foisonnent de personnages marquants. Probablement parce que les adolescents sont à une époque charnière, qu’ils se cherchent et qu’ils se positionnent (ou s’oppositionnent). Difficile de n’en choisir qu’un, mais le regretté René Dion, prof de français en 5e secondaire, mérite la palme. Son regard semblait toujours détecter quelque chose en nous que nous ne connaissions pas encore. Sans y paraître, il nous poussait doucement dans le vide (c’était l’année du théâtre) et nous regardait nous dépêtrer, sourire en coin. Mentions spéciales à Danielle Goulet (math), Onil Boilard (directeur adjoint), Michel Lacroix (coach) et Sylvaine Godard (qui ne m’a jamais enseigné, mais que je vois encore après plus de 40 ans).

Au Collège de Rosemont, j’ai eu la chance d’avoir Robert Baillie comme professeur. Je pensais que j’aimais la littérature. Avec lui, je suis passé en mode turbo! Sa passion douce et sa bienveillance face à nos modestes connaissances m’a permis de découvrir un monde. Lui-même écrivain, il nous a appris à regarder au-delà de l’œuvre, à rencontrer l’auteur et sa fragilité alors même qu’il écrivait son premier roman.

Enfin, il y a eu l’université et le regretté Michel Théorêt, professeur au département d’études françaises de l’université de Sherbrooke. Un conteur. Avec lui, les cours de latin (oui, à l’université) et d’indo-européen (ne me demandez pas) prenaient des allures d’épopées historiques. Certains cours se terminaient sous les applaudissements qu’il accueillait d’un modeste sourire.

Merci à tous ces pédagogues et à tous les autres que j’ai rencontrés dans ma carrière d’éditeur. Et comme dit Normand Baillargeon, il n’est jamais trop tard pour les remercier, car ils ne sont pas éternels. À votre tour maintenant!

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4 réponses
  1. Annie Vanden Abeele dit :

    Mme Lucie Hamel, mon enseignante de maths fortes sec.5 au Collège Regina Assumpta, est un modèle de compétence, d’humanité et de bienveillance. 30 ans plus tard, moi-même devenue enseignante-orthopédagogue, Mme Hamel est une inspiration dans ma quête de bien outiller mes élèves en difficulté. Je leur rappelle que les maths, ça se fait à la mine, que les nombres doivent être bien alignés (Je me rappelle les tableaux noirs de Mme Hamel remplis de calculs chirurgicalement alignés et démontrés, c’était fascinant!!!) et surtout, qu’il est impératif de vérifier et re-vérifier!!! Par dessus toute cette charge pédagogique de nous faire comprendre les sinus, cosinus et tangeantes, je me souviens d’une femme qui pouvait s’asseoir sur son bureau juché sur une tribune, ses grandes jambes élancées, et nous lancer de son plus grand sourire : “Hey les filles, que diriez vous qu’on se jase de la vie aujourd’hui?”
    De toute mon expérience d’étudiante et ensuite d’enseignante, le plus bel apprentissage qu’elle m’a transmis est celui de considérer d’abord l’humain derrière l’apprenant, avec ses forces, certes, mais aussi toute son histoire, ce qui le rend unique et qui malgré ses difficultés, peut toujours devenir la meilleure version de lui-même.
    Merci Mme Hamel d’avoir influencé mon parcours de vie. Je vous serai reconnaissante toute ma vie!

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  2. Madame Nathalie dit :

    J’ai eu le privilège d’être accompagnée tout au long de mon parcours scolaire par des enseignants et enseignantes qui m’ont profondément marquée. La grande majorité d’entre eux ont semé en moi des valeurs, des repères et une passion que le temps n’a pas effacés. À moins, bien sûr, que les souvenirs moins heureux ne se soient envolés comme par magie…
    Parmi tous ces visages bienveillants, deux d’entre eux ont laissé une empreinte indélébile sur mon cœur et mon chemin de vie.
    Il y a d’abord Yvon, mon enseignant de 6e année. Sa douceur, son amour et sa bienveillance étaient palpables. Être en sa présence, c’était se sentir vu, accueilli et respecté. Je l’ai revu l’an dernier pour lui remettre mon livre et lui rendre hommage. Ce fut un moment précieux de retrouvailles, empreint de gratitude et de souvenirs lumineux.
    Et puis, il y a Josée, ma professeure de 4e année. Sa simple présence nous apportait un sentiment de sécurité rare. J’ai eu la chance de faire mon premier stage d’enseignante dans sa classe. Ce jour-là, j’ai compris de mes propres yeux ce qui m’avait tant marquée. Josée avait une main de fer dans un gant de velours. Une autorité calme, juste et rassurante, que j’ai cherché à incarner à mon tour pendant mes 35 années d’enseignement.
    Cet été, j’ai le projet d’aller la retrouver, pour lui dire merci. Pour lui montrer, humblement, à quel point son influence a continué à rayonner bien au-delà de sa classe.

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    • Marie-Claude Désorcy dit :

      Merci Nathalie, d’avoir fouillé dans tes souvenirs. Tu as de la chance d’avoir revu ces deux enseignants une fois devenue adulte! Je te souhaite une belle rencontre avec Madame Josée!

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  3. Madame Nathalie dit :

    Merci Robert pour ce touchant témoignage. En effet, il n’est jamais trop tard pour les remercier. Je m’y mets prochainement. Et, il y en a plusieurs…

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